A propos du Tathagatagarbha :
Le tathagatagarbha, « nature de bouddha » ou « graine d'éveil », est le germe renfermant la nature essentielle, universelle et immortelle présente en tout être sensible, cause et potentiel d’illumination. Cette notion, inconnue du bouddhisme originel dit theravada, fournit une base théorique à l’élargissement de la pratique aux laïcs - une des caractéristiques du mahayana - ainsi qu’à certaines pratiques de méditation visant l’illumination subite, comme le zen ou le dzogchen ; il est aussi une des bases du vajrayana (tantrayana, mantrayana).
Les textes principaux exposant cette doctrine sont les sutras Mahayana Mahaparinirvana, Tathagatagarbha, Śrīmālā, Anunatva-Apurnatva-Nirdesa, Angulimaliya, Mahābherika , le Traité sur l'éveil de la foi dans le Mahayana et le recueil Ratna-gotra-vibhaga.
Le Mahayana Mahaparinirvana Sutra décrit la nature de bouddha comme l’être authentique, inconditionné, illimité, éternel, la force vitale jivaka cachée en chacun, que seuls les êtres éveillés perçoivent.
D’autres sutras plus tardifs présentent un syncrétisme entre la notion de tathagatagarbha et la pensée yogacara : sutras Lankavatara, Ghanda-vyuha, Shurangama et Mahavairocana. La nature de bouddha y est la sagesse présente au cœur même du monde qui permettra l’illumination immédiate.
Ces premières infos sont a confirmer, a compléter et amélioré, ayant pour source l'article succinct de wikipedia sur le sujet.
La notion de potentiel :
Après avoir développé une aspiration à l'Eveil, il est nécessaire d'avoir une idée précise de l'objectif. L'aspiration est la cause qui permet l'obtention d'un fruit. Dans l'enseignement du Bouddha Sakyamuni, ce fruit est la reconnaissance de la nature de notre esprit et en cela, il n'est pas la conséquence d'un apport extérieur. Le fruit est inhérent à la nature fondamentale de l'esprit. Il est intérieur. Cependant, ne l'ayant pas encore reconnu, il est à un stade potentiel. Ce potentiel d'Eveil se dit Tathagatagarbha en sanscrit et a le sens de "Ainsité en notre cœur" encore à l'état d'embryon. Une fois purifiée de tous les voiles qui la recouvre, la nature de l'esprit se montre félicité, clarté, compassion, libre de tout conditionnement. Cette nature de l'esprit est depuis des temps sans commencement Bouddha.
Bouddha ne désigne pas à proprement parler un être en soi, bien qu'on nomme Bouddha ceux qui ont réalisé cette nature de bouddha. Il n'y a pas de Bouddha en soi. S'il y avait un Bouddha en soi, on ne pourrait pas s'éveiller. N'étant pas un Bouddha en soi maintenant, on serait pour toujours en soi un être du samsara. Or, il n'y a pas de différence de nature entre les êtres du samsara et les êtres éveillés. Il y a juste une illusion qui les sépare.
(...)
Traditionnellement, l'idée de potentiel est illustrée par deux exemples : celui du beurre qui est potentiel au lait et celui de la pépite d'or emprisonnée dans sa gangue. Dans l'exemple du beurre, il s'agit d'un potentiel en puissance qui demande une méthodologie pour effectuer une transformation du lait en beurre. On introduit une cause qui conduit à un effet. Pour avoir le beurre, il faut baratter. Pour actualiser notre nature potentielle, il est nécessaire d'établir les causes d'une transformation. Cet aspect du potentiel justifie les méthodes de ce qu'on appelle le Véhicule causal (par ex. le Soutrayana, le Paramitayana…). Dans l'exemple de la pépite d'or, il s'agit d'un potentiel immaculé en l'état de veille comme peut l'être un ordinateur. Bien que présent dans un amalgame de choses, l'or reste en veille. Bien qu'enfermé dans sa gangue, il reste indemne. Cette condition nécessite uniquement une Vue directe, pure, dénuée de toute dualité. On introduit une Vue qui conduit à la reconnaissance directe d'une nature primordiale, immaculée depuis des temps sans commencement. Pour avoir l'or, il suffit de l'extraire de sa gangue. Il n'y a pas lieu de le transformer. L'éveil à notre nature inhérente veut dire s'extraire (préfixe é) de l'état de "veille". Les voiles ne sont que des voiles sans autre effet que de recouvrir notre nature fondamentale sans la souiller pour autant. Cette manière de considérer le potentiel justifie les moyens habiles enseignés dans le Véhicule du fruit (par ex. le Tantrayana, le Mantrayana…).
http://www.yogi-ling.net/Enseignement/tathagata.htm