comme le dit Deulma c'est un sujet difficile, car nos notions du bien et du mal sont misent à l'épreuve dans des cas très précis comme ceux-ci.
Ce qu'il faut réaliser c'est que justement la "réalité de ce monde", ce samsara n'est pas basée sur des notions de bien et de mal, d'anges et de démons, et autres notions dualistes.
Il est basé sur la notion de cause et d'effet et de continuum mental.
Toutes cause à au moins un effet, et chaque effet à au moins une cause. Nous sommes tous prèt à admettre cela, c'est en complet accord avec ce que dit la science sur laquelle notre civilisation s'appuye.
D'un autre coté nous savons, ou nous apprenons que "rien ne se perd, tout se transforme" (Lavoisier). Et comme le savent depuis longtemps les érrudits bouddhistes, et que la science vient de tout juste "prouver" (il y a quelques semaines) c'est que l'esprit est à l'origine de la matière, et non pas la matière à l'origine de l'esprit (comme voudrait nous le faire croire notre civilisation actuelle basée sur le matérialisme ... dans l'erreur) ... en conséquence, au moment de la "mort clinique" lorsque les fonctions vitales physiques du corps s'arrètent et commencent à se décomposer pour se transformer chimiquement, il n'y a aucune raison que l'esprit s'arrète, puisque c'est lui qui était à l'origine de la matière et pas l'inverse (si la matière avait été à l'origine de l'esprit, la mort physique aurait entrainé la mort de l'esprit).
Au moment donc de la mort clinique s'entamme un processus "intermédiaire" qui amènera à se "refusionner" avec une ovulation (re-naissance) ... bien entendu, entre temps, toutes les "pensées" liées à l'existence d'un ego, d'un être individuel, auront disparues parce que liées à de fausses croyances.
Donc nous voilà face à un processus de l'esprit, d'un non-être-individuel, qui comme toutes les choses se transforme, qui n'a pas de commencement (notion dualle ... début/fin), et qui sans fin passe de renaissance en renaissance ... on l'appelle le continuum mental.
Ce continuum mental est régit par une énergie, une loi, celle de la causalité, du karma.
L'action, l'énergie utilisée dans l'action, engendre la prochaine action, dans le cadre d'un processus décrit dans les 12 liens interdépendants de la 2ème Noble Vérité.
Quelqu'un commettant des actes tels que "tuer quelqu'un" par exemple, engendre une mécanique qui, lorsque les conditions seront réunies, auront un effet (cause => effet) ... lorsque les conditions seront réunies signifie qu'il existe un certain "libre arbitre" qui permet de repousser, voir d'anihiler les effets d'une cause donnée.
On voit donc qu'une cause générée dans une vie, peut ne pas trouver les conditions dans cette même vie, et porter comme un héritage cette graine (la cause) dans une prochaine vie, jusqu'à ce que les conditions soient réunies.
La conclusion de tout cela, c'est que dans certains cas, un "très méchant assassin de petits enfants" dans une vie par exemple, peut ne pas être "pris" pendant son vivant et finir ses jours "tranquilles" ... mais son continuum mental portera cet héritage, et l'enfant qui naîtra pourra mourir (par exemple) dans d'énormes souffrances dés son très jeune age (nourrisson).
Ce que nous verrons, dans la dimension d'une vie, c'est les souffrances d'un très jeune enfant, et nous nous indignerons de la théorie du karma ... par ignorance.
Voilà pourquoi la question est difficile à traiter, car elle fait ressortir des "sentiments samsariques" basés sur la compassion ... mais aussi l'ignorance.
Cette discussion est un grand classique du bouddhisme.
Il nous faut bien entendu avoir de la compassion pour le petit être qui souffre ... et peut être oublier que le continuum dont celui-ci a hérité était fortement chargé ...
J'espère avoir répondu, au moins en partie, à ton questionnement.
N'hésite pas à approfondir si nécessaire, mais plus sage consisterait à étudier les soutras, commentaires et enseignements sur le sujet afin d'y acquérir une vision plus globale ... et moins sentimentalement impliquée.
Sönam